Economic Update

Published 26 Jun 2016

In English

La Tunisie étudie la mise en œuvre d’une série d’initiatives visant à donner un coup de fouet à l’industrie touristique, principal moteur de l’économie nationale : nouvelles mesures de sécurité suppression de visa d’entrée et négociations autour d’un accord de ciel ouvert avec l’Union européenne, son principal marché.

Le tourisme a toujours été un pilier de l’économie tunisienne, représentant 7,4 % du produit intérieur brut (PIB) et générant directement 230 500 emplois, soit 6,8 % de la population active du pays, selon le rapport « Impact économique du tourisme en 2016 en Tunisie » du Conseil mondial du voyage et du tourisme (WTTC).
 
Parallèlement, d’après les chiffres avancés par la Banque centrale, en 2015, le secteur du tourisme représentait 4,7 % des avoirs en devises étrangères du pays.
 
Toutefois, l’instabilité politique consécutive au Printemps arabe ainsi que les questions d’insécurité suite aux attentats perpétrés à Tunis et à Sousse l’année dernière ont engendré une baisse de la fréquentation touristique alors que les gouvernements européens ont émis des avertissements pour les voyageurs.

Selon le ministère du Tourisme, le nombre de touristes étrangers est passé de 6 millions en 2014 à 5,3 millions en 2015.  Les recettes liées au tourisme ont chuté, quant à elles, de 35 % pour atteindre 1,5 milliard de dollars l’année dernière.

En janvier et février 2016, les recettes tirées du tourisme s’élevaient à 182 millions de dinars (75 millions d’euros), soit une baisse de 54 % en glissement annuel, d’après la Banque centrale.

Priorité à la sécurité

En vue de rétablir la confiance des touristes, la Tunisie a pris des mesures visant à dynamiser le secteur.
 
Le gouvernement a déployé des efforts concrets pour renforcer la sécurité. Les ministères de l’Intérieur et du Tourisme ont notamment préparé un protocole, selon lequel tous les établissements touristiques doivent respecter les normes de sécurité internationales ou sont contraints de fermer.

Ainsi, les établissements sont tenus de s’équiper de détecteurs de métaux et de caméras de surveillance en plus de former leur personnel ou feront l’objet de lourdes sanctions. Au total, 120 inspecteurs du tourisme ont suivi une nouvelle formation portant sur les questions de sécurité et mènent des opérations de contrôle dans les hôtels. De plus, une centaine d’employés armés du ministère de l’Intérieur viennent s’ajouter aux forces de police locales dans les lieux touristiques.

Le principal aéroport du pays, l’aéroport international de Tunis – Carthage qui dessert plus de cinq millions de passagers par an, a renforcé ses mesures de sécurité avec la mise en place de points de contrôle aux entrées, en plus de ceux qui existaient déjà aux terminaux. Il est désormais équipé de détecteurs d’explosifs qui viennent renforcer les dispositifs de sécurité traditionnels (scanners et rayons X).

Fréquentation accrue

Le gouvernement espère que ces nouvelles mesures permettront de rassurer ses principaux clients européens et se traduiront par une augmentation de la fréquentation touristique.

De plus, la Tunisie exhorte les gouvernements européens d’assouplir leurs avertissements recommandant à leurs citoyens d’éviter tout voyage non essentiel en vue d’attirer de nouveau les touristes européens. En effet, au cours des années précédant le Printemps arabe, les Européens représentaient plus de 50 % des entrées de touristes étrangers.

Toutefois, le repli s’est poursuivi en 2016. Par exemple, au cours des quatre premiers mois de l’année, le nombre de touristes britanniques a chuté de 90 % en glissement annuel.

Malgré tout, la Tunisie devrait accueillir 5,5 millions de voyageurs cette année, a indiqué la ministre du Tourisme, Salma Elloumi Rekik, aux médias internationaux, précisant que la fréquentation touristique ne devrait pas être inférieure à celle de l’année passée.

Accord de ciel ouvert

Le gouvernement souhaite également rendre le pays plus accessible, notamment aux touristes en voyage organisé attentifs aux prix – ceux-ci représentant une grande partie des visiteurs.

En novembre dernier, le gouvernement a ouvert des négociations avec l’Union européenne autour d’un accord de ciel ouvert afin de libéraliser progressivement le secteur et améliorer la compétitivité de l’aviation civile. Il s’agit là du deuxième tour des négociations ; le premier tour avait été suspendu en 2011 suite à des inquiétudes relatives aux éventuelles conséquences sur Tunisair, la compagnie aérienne nationale.

Une fois mis en œuvre, l’accord devrait avoir d’importantes retombées sur le secteur du tourisme, en permettant notamment à des compagnies aériennes à bas prix de desservir le pays. En Tunisie, l’industrie du tourisme repose essentiellement sur le tourisme balnéaire et sur les voyages organisés, qui parviennent à attirer des clients grâce à leur coût modéré. Ainsi, la présence de compagnies aériennes à bas prix devrait, entre autres, aider à sécuriser les recettes. 

Selon Mme Rekik, l’accord devrait être mis en œuvre à la fin de l’année ou début 2017, au plus tard.

La hausse du trafic aérien liée à la libéralisation du secteur devrait favoriser la création d’emplois, d’après David Sierra, directeur général de l’hotel The Residence Tunis.

« En Tunisie, tous les acteurs de l’industrie du tourisme devraient soutenir l’accord de ciel ouvert avec l’Union européenne. Cet accord entraînera une hausse du trafic et les aéroports devront embaucher plus de personnel, ainsi de nouveaux emplois seront créés », a-t-il déclaré à OBG.

Les négociations autour de l’accord de ciel ouvert font suite à des mesures prises par le gouvernement visant à assouplir les exigences en matière de visas pour les touristes venant de certains pays notamment la Jordanie, le Burkina Faso et le Botswana. Selon la presse, un processus de demande de visa électronique simplifié est également à l’étude. En août dernier, le gouvernement a également supprimé la taxe de sortie de 30 dinars (12,53 euros) dont devaient s’acquitter tous les visiteurs.

 

 

Tunisia’s tourism sector on the road to recovery

En Français

Tunisia is focusing on a number of initiatives to revitalise its tourism industry – a key GDP contributor – including rolling out new security measures, relaxing visa requirements and working on an open skies agreement with the EU, its largest source market.

Tourism has historically been a major driver for Tunisia’s economy, accounting for 7.4% of GDP and directly supporting 230,500 jobs, or 6.8% of total employment in the country, according to the World Travel and Tourism Council’s “Economic Impact 2016 Tunisia” report.

Meanwhile, in 2015 tourism accounted for 4.7% of the country’s foreign exchange earnings, according to the central bank.

However, political instability in the wake of the Jasmine Revolution, combined with security concerns following the terrorist attacks in Tunis and Sousse last year, have led to a drop in tourist arrivals and a number of travel advisories from European governments.

International tourist arrivals fell from 6m in 2014 to 5.3m in 2015, according to data from the Ministry of Tourism (MoT), with tourism revenues falling 35% to $1.5bn last year.

In the first two months of 2016, revenue from tourism stood at TD182m (€75m), demonstrating a 54% year-on-year (y-o-y) decrease, according to the central bank.

Increased security

In order to restore confidence, Tunisia has taken a number of steps to strengthen the sector.

One of the most visible efforts has involved stepping up security, with a new protocol, jointly crafted by the Ministry of the Interior (MoI) and the MoT, requiring all tourist facilities to abide by international security standards or risk closure.

Failure to provide metal detectors, video monitoring devices and specialised training for staff can result in stiff sanctions for infringing establishments. A total of 120 tourism inspectors have been re-trained to focus on security and carry out compliance checks in hotels, while 1000 armed personnel from the MoI have been detailed to local police forces in tourist locations.

The country’s main airport – Tunisia Carthage International Airport, which serves more than 5m passengers annually – has increased security with screening checkpoints placed at airport entrances in addition to terminals. Explosive trace detectors have also been introduced alongside traditional scanners and x-rays.

Turnaround

The country is hoping that the upgrades will alleviate the concerns of key source markets in Europe, and sow the seeds for a turnaround in visitor figures.

Following the changes, Tunisia has urged European governments to relax their advice against all but essential travel to the country in an effort to see greater visitor numbers from the EU, a market which accounted for over 50% of arrivals in the years leading up to the Arab Spring.

However, the drop in European arrivals has continued through 2016, with a 90% y-o-y decline in UK tourists for the first four months of the year.

Despite the decline, Tunisia expects to attract 5.5m tourists this year, Salma Elloumi Rekik, minister of tourism, told international media, indicating tourist numbers would not be lower than last year.

Open Skies

The government is also hoping to improve the country’s accessibility, particularly for price-conscious package tourists, who make up a large proportion of its visitors.

In November, the government began negotiations with the EU on an open skies agreement designed to gradually deregulate air transport and pave the way for increased competition in the aviation sector. This is the second set of negotiations after an initial round in 2011 was suspended over concerns about the potential impacts on Tunisair, Tunisia’s national airline.

If successfully implemented, the agreement will have a significant impact on tourism, enabling more low-cost airlines to enter the market.  With Tunisia’s tourism industry largely reliant on beach tourism as well as package tourism, which rely heaving on affordability to attract customers, budget airlines should go some way to helping maintain revenues.

Rekik forecasts the agreement will be rolled out at the end of this year or early next at the latest.

The uptick in air traffic due to a liberalised aviation sector would boost employment, according to David Sierra, general manager at The Residence Tunis.

“All Tunisian tourism stakeholders should support the open skies agreement with the EU, which would lead to increased travel activity and more staff in airports, which would ultimately create more jobs,” he told OBG.

The open skies agreement negotiations followed the government’s move to relax visa requirements for visitors from certain countries such as Jordan, Burkina Faso and Botswana. According to press reports, a simplified electronic visa application process is also currently under consideration. In August the government removed an exit tax of TD30 (€12.53) previously imposed on all visitors to Tunisia.

Oxford Business Group is now on Instagram. Follow us here for news and stunning imagery from the more than 30 markets we cover.