Economic Update

Published 24 Feb 2017

In English

Dopé par des volumes d’investissement en hausse, le secteur industriel tunisien prend de l’élan, essentiellement mû par la production de pièces détachées pour des entreprises internationales de construction automobile et aéronautique.

La production industrielle de la Tunisie avait légèrement baissé ces dernières années, retombant en deçà des niveaux pré-révolutionnaires. Les données publiées par le Ministère de l’Industrie et du Commerce montrent cependant que le secteur a attiré 2,87 milliards de dinars (1,18 milliard d’euros) d’investissements au cours des 11 premiers mois de 2016, enregistrant une hausse de 23,8% en glissement annuel et alimentant l’espoir d’une reprise.

La production de pièces détachées en tête

Les industries mécaniques, électriques et électroniques (IMEE) de Tunisie ont accompli des résultats particulièrement solides, se taillant la part du lion en termes de flux d’investissement entrants. L’investissement dans les IMEE a atteint 572 millions de dinars (235 millions d’euros) à la fin novembre, en hausse de 106,8% en glissement annuel. Selon l’Agence de Promotion de l’Investissement Extérieur (Foreign Investment Promotion Agency, FIPA) du pays, le taux de croissance annuelle moyen du segment dépasse à présent les 13%.

Le panorama des IMEE du pays est dominé par la fabrication de câbles, de transformateurs, de circuits électroniques et d’autres pièces mécaniques pour des entreprises étrangères opérant principalement dans les secteurs de l’automobile et de l’aéronautique.

Plus de la moitié des capitaux investis dans les IMEE provient de l’extérieur du pays, les entreprises étrangères ayant à coeur de tirer parti des avantages offerts par la Tunisie, au nombre desquels sa proximité au marché européen, et une main d’oeuvre qualifiée et relativement peu coûteuse.

Expansion internationale

La Tunisie est le deuxième producteur de composants automobiles en Afrique, devancée par le Maroc, selon la FIPA. Selon les données recueillies par l’Association tunisienne de l’industrie automobile (Tunisian Automotive Association), la contribution au PIB du segment s’est établie autour de 4% au cours des dernières années.

Le sous-secteur est par ailleurs résolument tourné vers l’international, les sociétés basées à l’étranger représentant la moitié des 270 entreprises en activité sur le segment, et 180 d’entre elles étant totalement exportatrices.

Des constructeurs européens de référence projettent de renforcer leur présence dans le pays. Le français Groupe PSA, qui importe déjà les matériaux nécessaires à la production de plus de 250 millions d’euros de pièces détachées par an en Tunisie, devrait ouvrir une nouvelle unité d’assemblage de pick-ups dans le pays en 2018.

Le secteur attire également davantage d’entreprises asiatiques. Les constructeurs automobiles indiens Mahindra et Tata Motors ont inauguré des unités d’assemblage en Tunisie en 2013 et 2015 respectivement, tandis que le constructeur de bus chinois King Long prévoit d’effectuer un investissement estimé à 8 millions de dinars (3 millions d’euros) dans un projet similaire cette année.

Selon Lamia Fourati, directrice de la stratégie chez One Tech Holding, les investisseurs ont de plus en plus conscience que la Tunisie dispose des ressources et des compétences adéquates pour servir de centre industriel aux fabricants internationaux. “Le secteur industriel tunisien a acquis la maîtrise de la production en flux tendus, et, plus généralement, a adopté l’attitude requise pour accueillir un constructeur automobile”, a-t-elle déclaré à OBG.

Le segment des pièces détachées pour l’aérospatiale enregistre également des résultats solides, appuyé par la présence pérenne de constructeurs étrangers de composants d’avions tels que Stelia Aerospace et Corse Composites Aéronautiques qui, à eux deux, emploient près de 1 000 travailleurs en Tunisie.

Un troisième acteur, le français Figeac Aéro, a récemment annoncé l’acquisition de PECISS, une entreprise tunisienne de fourniture de services en technologies industrielles, pour se donner les moyens d’optimiser ses activités d’usinage. Qui plus est, Figeac Aéro va élargir son site de production près de Tunis de 30 000 mètres carrés afin d’y entreprendre des activités d’usinage de métaux lourds et de contrôles non destructifs.

Dans une déclaration aux médias datée de décembre, le ministre de l’industrie et du commerce Ziad Ladhari a révélé que les transactions sur le segment avaient été multipliées par 14 au cours de la dernière décennie, atteignant 535 millions de dinars (220 millions d’euros).

Un moteur fiable pour les exportations

Les IMEE représentent à présent 45% des ventes du pays, ayant ainsi contribué à accroître la valeur des exportations de 15,7% en 2016. La constance des résultats du segment devrait aider à atténuer l’impact des fluctuations de revenus dans les industries de matières premières, plus volatiles.

Les ventes internationales robustes de l’ensemble du segment des IMEE devraient également contribuer à compenser les performances en demi-teinte des segments des textiles et de l’habillement. Les deux domaines d’activité ont fléchi sous le poids de la concurrence venue d’Asie depuis que l’expiration de l’Arrangement multifibres en 2004 a mis un terme au système de quotas instauré par cet accord.

Entre 2005 et 2016, la Tunisie est passé du cinquième au neuvième rang des fournisseurs de textiles de l’UE. Les exportations de textiles ont également baissé de manière plus générale ces dernières années, bien qu’une hausse de 8,3% des ventes internationales en 2016 suggère la possibilité d’une reprise.

Vers une consolidation du secteur

Les industries manufacturières pesant 16,7% du PIB en 2015, le gouvernement s’est proposé de leur apporter un soutien redoublé. Au nombre des projets phares prévus sous l’égide du Plan National de Développement 2016-2020 figurent la mise en réserve de 1 315 hectares pour l’aménagement de zones industrielles et le développement d’une plateforme logistique multi-fonction pour les entreprises exportatrices d’un coût de 300 millions de dinars (123 millions d’euros) dans le gouvernorat de Zaghouan, au nord du pays.

De plus, un nouveau code de l’investissement visant à faciliter les démarches pour les investisseurs étrangers doit entrer en vigueur cette année. Le secteur pourrait également bénéficier des efforts de l’Union Tunisienne de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat, qui plaide pour un élargissement du champ des projets admis à recevoir des incitations fiscales. Présentement, celles-ci sont essentiellement réservées aux entreprises industrielles nouvellement créées, et non aux sociétés existantes cherchant à étendre leurs activités.

 

 

Tunisia’s manufacturers eye recovery

En Français

Buoyed by rising levels of investment, Tunisia’s industrial sector is gaining momentum, with the production of components for international automotive and aeronautics firms acting as key drivers of growth.

Tunisia’s industrial output had dipped slightly in recent years, to below pre-revolution levels. However, data from the Ministry of Industry and Trade shows that the sector attracted TD2.87bn (€1.18bn) worth of investment in the first 11 months of 2016, marking a 23.8% year-on-year (y-o-y) increase and fuelling hopes of a recovery.

Component production leads the way

Tunisia’s mechanical, electrical and electronic industries (MEEIs) delivered a particularly strong performance, obtaining the lion’s share of inflows. Investment in MEEIs reached TD572m (€235m) by the end of November, up 106.8% y-o-y. According to the country’s Foreign Investment Promotion Agency (FIPA), the segment’s average annual growth rate now exceeds 13%.

The country’s MEEI landscape is dominated by the manufacture of cables, transformers, electronic circuits and other mechanical parts for foreign firms operating primarily in the automotive and aeronautics sectors.

More than half of the capital invested in MEEIs comes from abroad, with foreign firms keen to make the most of Tunisia’s advantages, which include its proximity to the European market, a skilled workforce and comparatively low labour costs.

International expansion

Tunisia is the second-largest manufacturer of automotive components in Africa, outperformed only by Morocco, according to the FIPA. Data compiled by the Tunisian Automotive Association puts the segment’s contribution to GDP at around 4% in recent years.

The sub-sector also has a strong international focus, with foreign-based firms making up half the 270 companies operating in the segment, while 180 businesses are entirely export driven.

Some well-established European manufacturers are looking to increase their footprint in the country. France’s Group PSA, which already imports materials to produce more than €250m worth of components annually in Tunisia, is scheduled to open a new pickup truck assembly unit in the country in 2018.

The industry is also attracting more Asian firms. Indian carmakers Mahindra and Tata Motors inaugurated assembly units in Tunisia in 2013 and 2015, respectively, while the Chinese bus manufacturer King Long plans to invest an estimated TD8m (€3m) in a similar venture this year.

According to Lamia Fourati, chief strategy officer at One Tech Holding, investors are becoming increasingly aware that Tunisia has the capacity and capabilities to serve as an industrial centre for international producers. “The Tunisian industrial sector has mastered just-in-time manufacturing, and, more broadly, acquired the necessary mindset to host an automobile manufacturer,” she told OBG.

The aerospace components segment is also performing strongly, sustained by the long-term presence of foreign aircraft components manufacturers such as Stelia Aerospace and Corse Composites Aéronautiques, who together employ around 1000 workers in Tunisia.

A third player, France’s Figeac Aéro, recently announced its acquisition of PECISS – a Tunisian industrial technology services company – to allow it to optimise its machining operations. Further to this, Figeac Aéro will expand it’s facility near Tunis by 30,000 sq metres to enable it to undertake heavy metal machining and non-destructive testing.

Speaking to the media in December, Ziad Ladhari, the minister of industry and trade, said transactions in the segment had increased 14-fold in the last decade to reach TD535m (€220m).

A stable force for exports

MEEIs now account for 45% of the country’s sales, having helped to push up the value of exports by 15.7% in 2016. The segment’s steady performance is expected to help balance revenue fluctuations in the more volatile raw materials industries. 

Strong international sales across the MEEI segment could also help offset subdued performance from the textiles and clothing segments. Both fields have felt the weight of competition from Asia since the Multi-Fibre Arrangement expired in 2004, which put an end to the quota systems introduced under the initiative.

By 2016, Tunisia had slipped to ninth place on the list of suppliers of textiles to the EU, down from fifth in 2005. Textile exports have also dropped more broadly in recent years, although a rise in international sales of 8.3% in 2016 hints at a possible recovery.

Shoring up the sector

With manufacturing industries contributing 16.7% of GDP in 2015, the government has moved to provide them with stronger support. Key initiatives planned under the National Development Plan 2016-20 include the setting aside of 1315 ha for industrial zones and the rollout of a TD300m (€123m) export-oriented logistics cluster in the northern governorate of Zaghouan.

In addition, a new investment code aimed at easing processes for foreign investors is scheduled to come into force this year. The sector could also benefit from the lobbying efforts of the Tunisian Confederation of Industry, Trade and Handicrafts, which is calling for a widening in the scope of projects eligible for tax incentives. Currently, these are largely reserved for newly created industrial companies and not for existing firms looking to expand operations.